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XUEFENG CHEN

Née en 1975 à Kunming Yunnan ( Chine). Vit et travaille à Lyon ( France )

Diplômée de l’École supérieure des Arts Décoratifs de Strasbourg (DNSEP) en 2006                                                                  

Diplômée des Beaux-Arts du Yunnan (Kunming Chine) en 2000

Xuefeng Chen vécu tout son enfance dans un village du Yunnan, Elle quitte la Chine en 2001, installe en France depuis 2003. 

Ǒrigǒ

Comprising sculptures, embroidery works and drawings, Xuefeng Chen’s practice is concerned with building ties between mythical narratives, ancestral rituals, traditional crafts, and contemporary artistic practices. Pivotal to her works, which bring to life totemic figures, deities, chimeras and hybrid beings of various sorts by means of mixed techniques, is the notion of transmission. For Chen, who grew up in a rural part of the Yunnan province of China before settling in France, the relationships between imagination and reality, the known and the unknown, chaos and cosmos are crucial components of her artistic practice. The hybrid character of the forms shaped by the artist materialise a sense of osmosis/wholeness between different species and realms, as well as between non-­‐human and human beings, with an aim of restoring a lost connection with natural elements and forces. Embodying the rich diversity of forms existing in nature, her sculptures and drawings embrace the cycle of life and death that enables the perpetuation of species, while engaging in a process of metamorphosis that allows the genesis of novel forms. Chen’s works, which are often adorned with vivid colours, additionally connect universal/primal forms that travel through ages and cultures with the colourful, imaginative universe of childhood.

 

Ǒrigǒ is a site-­‐specific installation consisting of 12 sculptures of various sizes (some of which have animated parts) that the artist has produced in the context of the exhibition Locus Solus, and an older embroidery work titled Two Moons. Displayed on the 4th floor, both on the open-­‐ air terrace and in an adjacent indoor space, Chen’s installation articulates notions of exteriority and interiority and can be experienced as a threshold between physical and symbolic worlds. Ǒrigǒ, which derivates from the Latin word “origo”, meaning “beginning”, “source” or “origin” in Latin, is based on a cosmogonic view that positions nature as a force of genesis and transformation. Chen’s body of works originate in ancestral narratives, founding myths that tell the origins of species and natural forces, the mingling of non-­‐human and human beings. Each bearing a name of their own, the 12 sculptures form a world in its own right as they come together, connecting existing and imaginary forms, building a relationship of complementarity, correspondence and harmony between natural elements and heterogeneous beings. On the other hand, playing with the proportions and scale of things, Ǒrigǒ draws attention to the infinitely small (a seed, a cell, the details of a leaf) that human eyes are unable to see and that go unnoticed in everyday life. The installation, which stages a state of infinite possibilities, invites visitors to take a journey across realms, while reflecting upon the origin, formation a and beings.

Locus Solus - Musée d'art contemporain Arter-Istanbul -Turquie - 2022

Texte originale par Selen Asen

Les œuvres aux techniques mixtes de Xue-Feng Chen tissent avec ses broderies un lien ingénieux entre son Yunnan natal (Chine) et sa terre d’adoption française. Elles sont, avoue l’artiste, fortement influencées par sa mère, les traditions locales et le folklore de son enfance. Si la broderie est souvent associée aux ouvrages de dames de bonne famille, calées dans leurs fauteuils dans des salons au silence étouffant, Chen donne un nouveau sens au dicton « Le diable donne du travail aux mains oisives » avec ses constructions délicates, ses poupées brodées de motifs ouvertement sexuels ou violents, et ses grotesqueries. Sa Chinese Doll 3 (2008) aux ailes blanches repose sur des anneaux rose pâle et fuchsia ; son cœur rose et ses organes génitaux verts s’exhibent aux yeux de tous ; elle est criblée d’épingles de la tête aux pieds, comme une poupée vaudou ou un spécimen d’insecte dans la collection d’un naturaliste. Le Cercueil Blanc (2007),

Une tente en tissu blanc diaphane suspendue au plafond, évoque un rituel funéraire pour corps absent en lévitation. Organes, têtes grimaçantes, personnages schématiques (des pleureuses ?) et formes diverses sont cousus sur les panneaux. Le titre est évocateur, mais il est inutile de savoir s’il se rapporte à un moment particulier de la vie de l’artiste pour être ému par la grâce de cette structure. De prime abord, la toute aussi délicate Vie Primitive pourrait être pris pour un mural décorant une chambre d’enfant, jusqu’à ce qu’on s’aperçoive que les seize disques de tissu contiennent des silhouettes d’animaux en train de s’accoupler. Malgré ce thème résolument adulte, un esprit enfantin perdure dans ces formes relativement simples cousues de fils aux couleurs de bonbon, qui rappellent les dessins rapportés de l’école par de petites mains.

54e salon de Montrouge - 2009 

Texte par Vivian Rehberg, Traduction Denyse Beaulieu

Le monde symbolique de Xuefeng Chen 

La jeune artiste franco-chinoise, formée d’abord à l’école des beaux-arts du Yunnan avant d’enseigner l’art à Suzhou, et de parachever sa formation à l’école supérieure des arts décoratifs de Strasbourg, est travaillée par les questions de fidélité et de complétude. Sans doute parce qu’elle est en situation de déchirement géographique, sans doute aussi parce qu’elle expérimente, dans sa propre chair, à la fois la néces- sité de conserver son identité et l’impossibilité de la garder en l’état. Sa situation d’exilée volontaire en Europe place Xuefeng Chen de plein pied dans la tradition des créateurs chinois francophones, chez qui l’on constate une « incertitude identitaire » et une hésitation entre la sinité et l’universel. Un grave accident de voiture dans les montagnes du Yunnan, ainsi que d’autres événements intimes, ne sont pas étran- gers non plus aux obsessions de la blessure et de la mort qui habitent les œuvres, et ajoutent une dimension éminemment personnelle aux récits énigmatiques de cet art complexe.

 

Or, Xuefeng Chen distribue différemment ces éléments de préoccupation en fonction de la forme artistique qu’elle adopte et de la matière qu’elle travaille : le tableau consti- tue l’espace de la confrontation entre l’écartèlement et le confinement, tandis que la sculpture est le champ de bataille entre la volonté de puissance et la fragmentation de l’individu. Pour ce qui est des matières utilisées, la céramique et le textile témoignent de deux tendances bien distinctes : une impression de sacré se dégage des œuvres en céramique, qui semblent osciller entre un désir de prolifération et la prise de conscience de la fragilité humaine, alors que l’usage du textile indique plutôt un partage entre l’évanescence et la douleur, des sensations de légèreté (temple flot- tant, cercueil blanc ailé) marquées par des déchirures et des blessures des corps.  Ces « couples d’opposés complémentaires » font écho à ce qu’Anne Cheng décrit comme « la vision chinoise du monde et de la société » structurée par des oppositions disjonctives, qui ne demeurent pas binaires mais s’ouvrent sur un troisième terme. En l’occurrence, dans les œuvres de Xuefeng Chen, les oppositions formelles sont reliées par un troisième terme, qui pourrait n’être autre que le vide dans lequel baignent les éléments figuratifs.

Texte par Guillaume Thouroude - 2013

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